
Pour lutter contre la polio qu’elle contracte enfant, un médecin avisé conseille à ses parents de lui apprendre à nager. A quinze ans elle est championne de natation.
Puis, pêle-mêle, elle crée une des première ligne de maillot de bain féminin, lutte pour le droit des sportives et des femmes en général en portant ledit maillot, qui lui permet certes de pouvoir nager vite, mais ne cache pas assez toutes ces longues jambes de nageuse aux yeux des pudibonds et hypocrites sociétés occidentales, invente le concept de natation synchronisée, se met en scène dans des spectacles aquatiques et devient une star du muet en jouant les sirènes (nues, notamment, en 1916 dans Daughter of god, la classe) et les déesses marines championnes de plongeon à Hollywood.



Million dollar mermaid
En 1952 un film est tourné d’après sa vie. Hollywood qui recycle les
histoires d'Hollywood, déjà.
Le scénario de Million dollar mermaid n’a que peu d’intérêt, tournant principalement autour de l'histoire d'amour entre les deux protagonistes principaux et de leur mariage final attendu après moultes malentendus, mais les scènes de chorégraphies dans l’eau sont aussi fortes en couleurs que le personnage qui les inspirent.
Typiques des films musicaux des années 1950, les ballets aquatiques sont éclatants et kitchissimes… Vive le technicolor!
Avec Esther Williams, autre nageuse - actrice, héritière directe d'Annette Kellerman, en plus fade malgré le technicolor, dans son costume d'or et de toc.
Le scénario de Million dollar mermaid n’a que peu d’intérêt, tournant principalement autour de l'histoire d'amour entre les deux protagonistes principaux et de leur mariage final attendu après moultes malentendus, mais les scènes de chorégraphies dans l’eau sont aussi fortes en couleurs que le personnage qui les inspirent.
Typiques des films musicaux des années 1950, les ballets aquatiques sont éclatants et kitchissimes… Vive le technicolor!
Avec Esther Williams, autre nageuse - actrice, héritière directe d'Annette Kellerman, en plus fade malgré le technicolor, dans son costume d'or et de toc.
L'extrait vidéo La plus flamboyante scène du film, un ballet aquatique, censé se dérouler à l'hippodrome de New York, dans un grand bassin de verre où Annette Kellerman s'est vraiment produite dans les années 1900 :
Difficile de résumer la vie d'Annette Kellerman. Pour autant que l'on puisse résumer la vie de qui que ce soit, ou en tirer des conclusions. Elle a nagé pour pouvoir marcher, puis pour gagner, puis pour être célèbre, et, à la fin de sa vie, sans doute simplement pour nager. Mais la natation est un sport solitaire, quel que soit le nombre de personnes qui vous regardent. De ce que j'ai lu il me semble qu'Annette Kellerman n'était pas une militante, où du moins qu'elle militait surtout pour elle-même, pour sa propre réussite, pour sa propre liberté. Elle était sportive, compétitive, libre et indépendante, n'hésitant pas à exploiter son image sulfureuse pour arriver à ses fins, consciente de sa sensualité, résolument engagée dans la modernité, si proche du monde tel qu'il est aujourd'hui, comme s'il l'avait suivi dans son sillage, ébloui par son assurance. Ou par sa légèreté.
On se demande, à la vue de ce qu'est devenu la natation synchronisée, et de ces jeunes femmes déguisées en Barbie-sirènes asexuées de pacotilles pour parcs d'attractions aseptisés, où est passée l'insolence tranquille de cette toute première sirène. Qui ne rêvait pas de prince charmant et voulait montrer hautes et nues ses deux jambes.